Conseil municipal du 12 fév 2021 : débat de politique générale

Nous avons été stupéfaits du document sur sa politique générale envoyé par l’équipe municipale à la veille du conseil municipal, et affligés, non par son contenu, mais son absence de contenu : où sont les ambitions promises, où est l’innovation ?

Ce document est encore moins précis que le programme de campagne du candidat et de sa liste « Avec vous pour Escalquens », en reprenant en effet quasiment mot pour mot le tract du second tour.
Il ne développe aucune des orientations qui ont été exposées dans la presse depuis début janvier.

Il contient également des assertions, par exemple « des charges de centralité de plus en plus fortes », une « contribution nette au budget du Sicoval », la charge d’« infrastructures qui profitent à l’ensemble du territoire », « une diminution des transferts en provenance du Sicoval », qui mériteraient à elles seules un débat approfondi appuyé sur des chiffres réels, pour être autre chose que des slogans de campagne électorale.

Il oublie, par exemple, que le gymnase devrait pouvoir bénéficier de nombreuses subventions destinées justement à alléger fortement la charge d’un équipement qui profitera d’abord aux enfants du collège, puis aux associations d’Escalquens, puis à d’autres.

La halte-garderie, la crèche, ou le centre aéré, qui « profitent aux autres », sont quant à eux entièrement financés par le Sicoval (constructions et fonctionnement).

Nous savions que l’équipe majoritaire n’était pas prête au mois de juin 2020, mais que nous nous retrouvions dans la même situation près de huit mois plus tard devient franchement inquiétant.

Quelle majorité oserait ne pas vouloir « l’amélioration du bien être et du cadre de vie des habitants » que ce texte indique en préambule ? Mais les citoyens de la commune, comme les élus du conseil municipal, méritent un peu plus que de vagues considérations, au demeurant honorables, sur l’action communale.

Nous ne prendrons que deux exemples de réponses dont les habitants ont besoin :

  • École maternelle : Quel est le plan d’action de la mairie ? Quelle localisation ? Quand doit-il être mis en œuvre, sachant que les budgets d’investissement 2020 n’ont pas été mobilisés ? Pour une livraison à quelle échéance ? Avec quelle solution temporaire, le temps des travaux ? Les parents d’élèves sont en droit de savoir.
  • Résidence Seniors : Le permis d’aménager aurait été refusé, l’espace prévu près du Berjean serait transformé en forêt urbaine, le maire aurait négocié un autre emplacement avec Vinci. Concrètement, quelle est la réalité ? Quand et comment la majorité municipale a-t-elle l’intention de traiter la question des logements pour les personnes âgées non dépendantes ? Les citoyens sont en droit de savoir.

Hélas, la présentation en conseil et la suite des débats n’a pas apporté de réponses à ces questions, ni d’éléments un peu plus tangibles sur les 12 points abordés dans le document de la majorité municipale :

  • quelle hiérarchie, quelle priorités entre ces 12 points ?
  • quel plan d’investissements, quels calendriers d’exécution, et quel plan de financement de ces investissements ?
  • quelle affectation des ressources de la commune (moyens humains, budget de fonctionnement) ?

Autant d’éléments clés d’une politique générale qui sont nécessaires pour permettre un débat argumenté.

En d’autres termes moins techniques :

  • A quoi doivent s’attendre les Escalquinois, au-delà des intentions affichées ?
  • Comment ces intentions vont-elles se traduire concrètement ?
  • Quels moyens seront mobilisés ?
  • Quand cela sera-t-il mis en œuvre, et quand en verront-ils les résultats ?
  • Et pour la majorité et le conseil municipal : Quel plan d’action pour les 6 ans qui viennent ? Quand et comment saura-t-on que les opérations se déroulent conformément aux prévisions, que des réorientations sont nécessaires, puis que les objectifs sont atteints, si rien de tout cela n’est défini ?

Il semblerait si l’on s’en tient à la réponse qui nous a été faite, que le Débat d’Orientation Budgétaire (en Conseil du mois de mars) devrait fixer ces priorités. Nous espérons qu’il permettra d’y voir plus clair sur les engagements municipaux à moyen et long terme.

Les rapports de la Cour des Comptes et des Chambres Régionales soulignent régulièrement, et avec juste raison, une définition insuffisante des politiques publiques et la nécessité :

  • de définir des objectifs concrets : quantifiés, mesurables, et qualifiés
  • d’identifier des échéances de mise en œuvre, intermédiaires et finales
  • de définir les moyens à mobiliser pour atteindre les objectifs (techniques, humains, financiers) et de vérifier l’adéquation de ces moyens avec les objectifs affichés
  • d’identifier les impacts, les effets attendus, les publics concernés

Bref, de vérifier au préalable la faisabilité des politiques, puis de permettre le pilotage de l’action publique, et enfin son évaluation – dont il faut rappeler que c’est une des missions de la Cour des Comptes.

Ce que l’on appelle aussi une feuille de route.

Il est probablement temps de traiter les affaires municipales avec un peu plus de sérieux que ce que nous voyons aujourd’hui. Nous sommes prêts à y participer, encore faudrait-il que nous y soyons associés lors de réunions régulières en commission, et sur des projets concrets.


Voir aussi :

Premier conseil : Où sont les priorités de la majorité ?