Une « Démocratie Participative» largement vidée de son sens

Les instances de démocratie participative voulues par la précédente municipalité se sont arrêtées de fonctionner avant le début de la campagne électorale, ce qui est normal. Malheureusement, rien n’a redémarré depuis la mise en place de la nouvelle municipalité, malgré les promesses de campagne. L’argument : ça ne fonctionnait pas bien, ces instances n’étaient pas indépendantes, on va prendre le temps de proposer une meilleure formule.

Pas indépendantes les instances ? Au contraire !

Certains avis émis ont embarrassé les élus de la majorité précédente et les thèmes choisis pour les auto-saisines n’ont pas toujours plu, par exemple :

  • l’autosaisine (du CODEV et du Conseil des Sages) sur le projet de résidence senior, avec une analyse des risques et des recommandations sur la nécessité d’une maîtrise de l’opération par la commune au travers d’un cahier des charges strict vis-à-vis du promoteur et l’implication du CCAS
  • l’autosaisine du CODEV sur les compétences Commune/SICOVAL, visant à faire le point sur les relations entre les deux et les éventuels doublons

Ça ne fonctionnait pas bien ? Prétexte non fondé !

Si on regarde objectivement les résultats du travail du Conseil des Sages aussi bien que du CODEV, les 2 entités ont été productives et ont émis des avis utiles, qui ont été suivis d’effet. Beaucoup ont fait consensus, y compris dans les rangs de l’opposition de l’époque et aujourd’hui aux affaires. Ces résultats ont été salués par tous lors du dernier conseil municipal de l’ancienne mandature, y compris par les élus d’opposition. Mais ça, c’était avant …

Trois exemples parlants :

  • l’avis du Conseil des Sages sur une mutuelle municipale, qui a conduit le CCAS à mettre en place une telle mutuelle pour le bénéfice des habitants
  • l’avis du CODEV sur l’éclairage public, qui a proposé la réalisation d’un audit (lancé par la majorité précédente) et qui préconisait exactement ce que la municipalité actuelle met aujourd’hui en œuvre sur la rénovation des équipements
  • l’avis du CODEV sur l’aménagement du centre dont l’opposition de l’époque disait aux journalistes dans une interview de La Dépêche de mai 2016 :

Article de La Dépêche du Midi, où un membre de la liste actuellement majoritaire mais à l'époque en opposition dit être en accord avec le CODEV.
Doit on ajouter que c’est le CODEV qui est à l’origine de la journée « ateliers bricolos » , ou de la proposition de planter une arbre à chaque naissance ?

Qu’est-ce qui va être proposé à la place ?

On n’a que peu d’informations, mais elles sont inquiétantes ! On nous propose une « Assemblée Citoyenne Consultative » qui va être une usine à gaz inefficace comme on sait si bien les inventer en France. Elle serait formée de 6 collèges de 6 personnes nommées parmi des volontaires (mais par qui ?) :

  • seniors « à partir de 55 ans » (sic ) associatifs
  • commerçants-artisans-professions libérales
  • jeunes « 18-30 ans » (re-sic)
  • représentants des quartiers (tous les comités de quartiers)
  • autres Escalquinois volontaires (?)

Chaque collège travaillerait dans son coin sur des sujets proposés par la municipalité, sans possibilité de s’auto-saisir – le comble de l’indépendance. La synthèse sera faite lors d’une séance plénière des 36 membres pour émettre un avis.

Il est hélas impossible que ce machin (aurait dit un homme illustre) fonctionne et produise des avis à la fois indépendants et pertinents. D’autant que cette assemblée n’aura (apparemment) aucun organe exécutif ni soutien logistique.

Il y a pourtant déjà plus de 20 ans d’expériences réussies, et aussi beaucoup d’échecs documentés et analysés. Ces travaux n’ont pas plus été intégrés que l’expérience antérieure de la commune. Nous avions même proposé au jeune élu en charge du dossier de prendre contact avec la métropole de Toulouse, qui a mis en place un Conseil de Développement très performant. Sans succès.

Pour finir, l’«assemblée citoyenne » proposée est malheureusement exactement celle qui avait été annoncée par le maire dès le mois de septembre 2020 sur le modèle d’un comité du ministère de l’agriculture.

Nous avons alerté sur les risques d’un projet non abouti, et dont les moyens de fonctionnement n’ont pas été définis.

Nous espérons que la raison l’emportera, et que la municipalité va proposer à la population d’Escalquens de vraies instances de démocratie participative qui pourront fonctionner aussi bien et, nous l’espérons, encore mieux que les précédentes. Car notre commune ne mérite pas que l’on mette à bas des démarches qui ont fait preuve de leur utilité, pour la seule raison que d’anciens membres de ces instances sont aujourd’hui dans l’opposition. C’est tout simplement dérisoire, et méprisant pour les citoyens qui s ‘y sont impliqués sans esprit partisan, pour l’intérêt commun.

Dernière minute : le Conseil des Sages ne serait pas supprimé et pourrait continuer à fonctionner « comme avant ». C’est une bonne nouvelle, qui montre qu’« avant » ce n’était pas forcément stupide.

Le CODEV et le Conseil des Sages avaient les mêmes modalités de travail. Alors, pourquoi chercher à faire « du nouveau » à tout prix ? Et pourquoi ne pas reprendre la formule du CODEV, pas si stupide non plus, bien entendu en le renouvelant, en l’améliorant et en l’appelant différemment si c’est nécessaire ?

Nous sommes toujours prêts à en discuter